La visite du quartier latin permet d’admirer l’extérieur de ce bâtiment unique.

Mémoire du quartier latin et originalité architecturale

Architecture bibliothèque Sainte-GenevièveLa bibliothèque Sainte-Geneviève a ouvert en 1851 sur la place du Panthéon pour accueillir la plus grande collection de livres ouverte au public de Paris. Cette collection était jusqu’à la Révolution dans l’abbaye Sainte-Geneviève toute proche. Dès le Moyen-Âge cette abbaye et sa bibliothèque étaient des centres majeurs de la vie intellectuelle de l’Université.

L’ancienne abbaye étant devenue un lycée (l’actuel lycée Henri IV), un nouveau bâtiment a dû être consacré à la bibliothèque. Son architecte, Henri Labrouste, fervent défenseur du métal dans l’architecture, a proposé ici une construction rationnelle innovante. Le bâtiment est de plan basilical à deux nefs et deux niveaux. En bas se trouvent les réserves et les magasins de livres. Ce premier niveau, peu éclairé pour ne pas abîmer les livres, constitue un socle sur lequel repose la salle de lecture du second niveau. Celle-ci est couverte de deux voutes soutenues par une charpente métallique ouvragée et, pour la première fois dans un bâtiment « noble », apparente. Même en façade, des têtes de boulons participent au rythme des travées. Ces boulons ont une fonction réelle, mais il n’était pas indispensable de les rendre visibles. C’est donc un choix esthétique de l’architecte.

L’unité de la forme est très appuyée : la porte est très discrète pour ne pas rompre la continuité de la façade. Le mur est une enveloppe qui unifie la structure de contreforts et la dissimule. Rien n’est porteur entre les contreforts qui alternent avec les fenêtres. En-dessous des fenêtres de la salle de lecture sont gravés des noms d’écrivains et de savants de toutes les époques dans un esprit encyclopédique. Ils encadrent la salle de lecture.

Architecture bibliothèque Sainte-GenevièveLe lecteur entre dans le vestibule sombre du rez-de-chaussée, symbole de l’ignorance, il gravit l’escalier à l’arrière du bâtiment pour atteindre la lumière de la salle de lecture où il occupe l’une des sept cent places. Le mobilier, fonctionnel et peu orné, a été dessiné par Labrouste. Les lecteurs sont entourés de deux étages de rayonnages qui tapissent toute la salle et dissimulent des magasins logés entre les contreforts. La lumière naturelle vient de tous les côtés au-dessus des livres.

Un très bel ensemble de dessins relatifs à la construction de la bibliothèque est accessible sur Archives.org.

La bibliothèque Sainte-Geneviève