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Un projet monumental

De 1958 à 1963, le sud de Boulogne se transforme : les emprises industrielles de la Société des moteurs Salmson laissent la place à l’une des constructions les plus réussies de Fernand Pouillon : la résidence du Point-du-Jour, destinée à la classe moyenne. Sur 7 ha, Pouillon développe une architecture raffinée et économique. Les 2260 logements, répartis en 25 immeubles, s’organisent autour de cours et de jardins subtilement agencés.

Fernand Pouillon La résidence du Point-du-Jour
Cours des Longs-Prés

Pouillon voulait un « ensemble urbain monumental », comparable à ceux qu’il avait réalisés en Algérie dans les années 1950. Il entendait organiser l’ensemble autour de « jardins précieux et féériques ».

Son usage de la pierre est à contrecourant du type du grand ensemble. La pierre apporte une élégance et une dignité dont le béton seul est, selon Pouillon, incapable à cette échelle.

La trame

Fernand Pouillon La résidence du Point-du-Jour
Le module au service du monumental

Depuis ses premières constructions à Aix-en-Provence, Pouillon a réfléchi au logement selon un quadrillage de cellules. Ainsi, un module de base se répète. Le choix judicieux des dimensions du module permet de réaliser toutes les pièces d’un logement, chacune avec des dimensions correspondant à son usage. Au Point-du-Jour, une trame de façade de 3 m 40 se divise en 4 éléments de 85 cm selon l’orientation et la fonction des pièces. C’est une adaptation du rationalisme constructif mis en œuvre à une échelle comparable au Havre par Auguste Perret.

Une définition de l’espace

La fontaine de François Stahly et le jardin de la cour des Longs-prés

Pouillon fait appel à Daniel Collin pour aménager le jardin de la cour des Longs-prés. Au centre de ce jardin, la fontaine de François Stahly commande l’espace par son mouvement et sa position à la croisée des axes.

Plus au nord, au-delà de la rue du Point-du-Jour, la place Corneille s’organise sur deux niveaux afin de permettre l’éclairage des bureaux construits sous la dalle. C’est donc un espace traité tout autrement que celui de la cour des Longs-prés. L’architecte et le paysagiste jouent ainsi du contrepoint pour que l’esthétique de la répétition architecturale échappe toujours à la monotonie.

À propos de Fernand Pouillon et de la résidence du Point-du-Jour :

  • La visite Boulogne et l’île Seguin : un siècle d’urbanisme.
  • L’article de Gérard Monnier, « Fernand Pouillon, architecte (1912-1986) », Vingtième siècle. Revue d’histoire, n° 52, 1996, p. 128-130, sur le site Persée.
  • Fernand Pouillon, Mémoires d’un architecte, Paris, Seuil, 2019 (1re éd. 1968).
  • « Boulogne Cité Salmson. Fernand Pouillon », Techniques et architecture, n° 4, juillet 1959.
  • Bernard Marrey, Les Bâtisseurs de la modernité 1940-1975, Le Moniteur, 2000, p. 88-96.
  • Sur l’aspect administratif et financier et sur les déboires de Fernand Pouillon : Bernard Marrey, « L’homme qui voulait être trois », dans Les bâtisseurs de la modernité, 1940-1975, éd. Le Moniteur, 2000.

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