Mallet-Stevens parmi les modernes à Boulogne
En 1926, Robert Mallet-Stevens construit pour Monsieur et Madame Collinet un hôtel particulier, rue Denfert-Rochereau à Boulogne. C’est le premier d’un ensemble de trois hôtels remarquables, indépendants les uns des autres mais alignés et de même hauteur. Les deux autres sont signés par Le Corbusier et par Raymond Fischer. La villa Collinet se distingue de ses voisines par la cage d’escalier saillante et soulignée par sa baie verticale couvrant toute la hauteur de la maison, véritable marque de fabrique de Mallet-Stevens.
La distribution demeure très rationnelle : pièces de service et garage au rez-de-chaussée, pièce de réception au 1er étage, avec double hauteur sur le jardin, chambres au 2e et terrasse sommitale.
Élégance formelle
Construite en béton armé et recouverte d’enduit peint en blanc, la villa est l’emblème du modernisme qui lisse les façades pour rapprocher le plus possible l’architecture d’un jeu de formes en effaçant la matière. Ainsi, Mallet-Stevens joue de l’équilibre des pleins et des vides. Les hublots donnent aux portes du garage un air placide. Toujours proche de la sculpture, l’architecte semble préparer ici les édifices aux formes plus audacieuses de la rue qui porte son nom à Paris, inaugurée en 1927.
La villa a été inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1984.
La villa Collinet est un jalon essentiel de l’avant-garde qui s’exprime dans le nord de Boulogne dans la première moitié du XXe siècle; elle est visible (extérieur) lors de la visite sur Boulogne et le modernisme.
Pour en savoir plus sur la villa Collinet et Mallet-Stevens
- La visite sur le Modernisme à Boulogne.
- L’article sur l’atelier Barillet.
- Une photographie illustrant un article d’Ernest Tisserand, « L’évolution de l’architecture moderne », L’Art et les artistes, mars 1927, p. 238-245.
- Une photographie de la série « Architectures », Les Cahiers d’art, janvier 1926, p. 225.
- Gilles Ragot, Architectures modernes 1918-1940, Parigramme, 2021, p. 41.
- Robert Mallet-Stevens L’œuvre complète, ouvrage dirigé par Olivier Cinqualbre, Paris, Centre Pomidou, 2005, p. 119-120.