L’église du miracle
En 1744 Louis XV est guéri d’une grave maladie. Il attribue cette guérison à sainte Geneviève, patronne de Paris. Il se rend à l’église de l’abbaye Sainte-Geneviève pour prier la sainte. Cette église a été détruite en 1809 pour laisser place à la rue Clovis. Elle était accolée à l’église paroissiale Saint-Etienne-du-Mont. Les religieux profitent de la présence du roi et du miracle dont il a bénéficié pour lui demander d’engager des réparations dans cette église en mauvais état. Magnanime, le roi décide de construire une nouvelle église, bien plus monumentale. Mais les travaux tardent à commencer.
Un chef-d’oeuvre construit lentement
Ce n’est qu’en 1755 que Soufflot est désigné comme architecte. Le terrain est béni le 1er avril 1758. Quand les travaux sont enfin engagés on s’aperçoit que le sous-sol est peu stable en raison de carrières très anciennes. La consolidation du sol prendra plusieurs années et le niveau de la crypte s’achève en 1764… vingt ans après la promesse de Louis XV.
La construction de l’édifice va durer jusqu’en 1791, si bien que l’église n’est pas encore consacrée au moment où l’Assemblé législative révolutionnaire décide d’en faire le mausolée des Grands Hommes.
Soufflot meurt en 1780, et c’est son assistant, l’ingénieur Jean-Baptiste Rondelet, qui assurera l’achèvement de l’édifice. Il n’aura pas la tâche facile, car la technique de construction du dôme (trois coupoles superposées) était inédite : à la différence de ses grands prédécesseurs que sont les dômes des Invalides et de Saint-Paul de Londres, celui du Panthéon n’a pas de charpente en bois. Le poids en est considérablement accru. Et Rondelet a dû renforcer les piliers de la base du dôme. Le résultat est pourtant d’une grande élégance.
Prévu pour être une église, l’édifice était éclairée de plus de quarante fenêtres. Devenu panthéon des Grands Hommes, l’atmosphère devait y être moins lumineuse. C’est pourquoi l’architecte Quatremère-de-Qinucy mura trente-huit de ces fenêtres en 1791.
Pour en savoir plus sur le Panthéon de Soufflot
- Le tableau de Demachy, Cérémonie de la pose de la première pierre de la nouvelle église Saint-Geneviève le 6 septembre 1764 (musée Carnavalet). L’édifice y est figuré sur une immense toile peinte donnant un aperçu de l’état final projeté. C’est un tableau dans le tableau.
- La page de la visite du Panthéon.