
Consacré au XIXe siècle, le musée d’Orsay présente une collection unique retraçant les grands mouvements artistiques de 1848 à 1914. On peut y voir la floraison de nouveaux mouvements qui se sont éloignés de l’art officiel et académique. L’impressionnisme en est le fleuron.
Une gare devenue musée

Lors de la Commune, en 1871, le Palais d’Orsay brûle. Il a abrité notamment le Conseil d’Etat. Les ruines disparaissent en 1898, au moment où la compagnie de chemin de fer Paris-Orléans achète le terrain pour y bâtir la gare la plus centrale et la plus imposante de Paris. La construction est confiée à l’architecte Victor Laloux qui compose une immense halle couverte d’une verrière et des bâtiments de façade en pierre dans le style éclectique. Cette gare est inaugurée lors de l’exposition universelle de 1900. À partir de 1939, seuls les trains de banlieue la desservent. Son déclin commence et ses diverses affectations temporaires ne parviennent pas à lui redonner sa grandeur. Menacée de destruction, elle est sauvée de justesse par son classement à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1973. La décision de transformer la gare en musée du XIXe siècle est prise en 1977. Les architectes Bardon, Colboc et Philippon assurent la mutation de la gare en musée. L’aménagement intérieur est confié à l’architecte italienne Gae Aulenti.
Les arts de 1848 à 1914

La visite du musée d’Orsay explore une large seconde moitié du XIXe siècle. Les derniers feux du néoclassicisme côtoient les premières audaces de la peinture réaliste. Gustave Courbet est bien représenté avec deux de ses oeuvres majeures : L’Enterrement à Ornans et L’Atelier du peintre. L’art contestataire fait bouger les lignes et le musée restitue ces bouleversements et ces oppositions. L’oeuvre de Manet est un pivot des idées nouvelles. Manet provoque, il simplifie, il donne à voir une réalité cachée jusque là.
La sculpture du XIXe siècle n’évolue pas comme la peinture. Le musée met en scène un grand nombre de sculptures encore marquées par l’antiquité. Ces oeuvres manifestent le goût du temps pour un renouvellement de l’expression des sentiments, à la fois romantique et classique. La grâce joyeuse des groupes de Carpeaux est présentée comme le couronnement des mutations du siècle. La révolution qu’opère Rodin est bien visible dans le musée. Son disciple Bourdelle, avec sa monumentalité, est aussi mis à l’honneur à Orsay.
Le moment impressionniste
Le musée d’Orsay abrite la plus grande collection impressionniste du monde. La visite permet de voir l’évolution de la peinture qui abandonne progressivement le sujet pour n’en retenir que les effets de lumière. Une évolution rapide dans les années 1860 et 1870 est opérée par Manet, dont le Déjeuner sur l’herbe est un des chefs-d’oeuvre du musée. Monet s’engage sur une voie laissant plus de place à la vibration de la lumière. Il signe lui aussi un monumental Déjeuner sur l’herbe qui voisine avec celui de Manet., Pissarro et Sisley sont les autres grands maîtres de l’impressionnisme. Ils ouvrent la création à de nouveaux possibles que le XXe siècle explorera.